mardi 17 janvier 2012

Tour de la grande terre - 2ème jour

La nuit a donc était courte, le soleil cogne déjà, la douche est froide mais rien n'attaque le moral des troupes. Le campement replié, le petit-déjeuner dans l'estomac, nous quittons Oua Tom vers 8 heures. Nous avons des kilomètres à parcourir aujourd'hui. Direction Poindimié pour notre point de chute de ce soir et c'est là que l'aventure va vraiment commencer.

Nous empruntons la première des trois transversale qui permet de rejoindre la Côte Est : La Foa - Kouaoua via Sarraméa pour un crochet au trou Feuillet et un petit détour en direction de Canala pour aller voir l'ancien centre thermal Crouen.





Nous sommes encore passés à côté de sites introuvables ou inaccessibles tels que le pénitencier pour femmes à Fonwhary, la mine de Kouaoua ou même la cascade de Bâ. Mais grâce à l'auto-stop, nos compagnons de route ont pu nous indiquer comment nous rendre aux thermes de la Crouen. L'exploitation a été abandonnée en 1984 mais la source alimente encore ce qu'il reste des installations. L'odeur de souffre est caractéristique et la température de l'eau atteint facilement les 40 degrés.

Regardez-bien de plus près (dans la balnéo)...
Nous reprenons la route en direction de Kouaoua pour remonter la Côte Est jusqu'à Poindimié, goudronnée et en lacets, elle gravit la mine abandonnée, immense carnage à ciel ouvert visible de toutes parts où l'environnement ne fut guère pris en considération.


Nous faisons une halte pour bivouaquer à Houailou où se déroule une étape "contre la montre" du Tour de Calédonie, véritable hasard après avoir vaguement entendu une annonce à la radio dans la matinée et compris que nous serions au même endroit au même moment.


Nous arrivons à Poindimié en fin d'après-midi et comme en Calédonie, il faut plutôt confirmer 2 fois qu'une à chaque fois que vous réservez quelque part, nous nous rendons chez My qui tient un gîte. My n'est pas le diminutif d'un prénom féminin, ni de rien d'ailleurs. Nous nous retrouvons en face d'un molosse à la barbe et à la chevelure rousse à la mine patibulaire mais presque et qui ferait pensait à l'ogre des contes pour enfants. Nous confirmons tout de même nos diners, nuitées et petits-déjeuners et convenons de revenir vers 19 heures. My nous indique qu'il sera au Nakamal vers 18 h 30 et nous nous invitons à le rejoindre ayant trouver l'opportunité de gouter le fameux kava (boisson locale fameuse par sa réputation et non par son goût d'après ceux qui ont eu l'occasion d'en boire).

Après un petit tour à la cascade (plutôt une cascadette) puis à la plage, nous cherchons encore My dans la brousse afin de le rejoindre en vain. Vers 19 heures, nous nous présentons au gîte, personne, pas de réseau, la crasse et le feu de brousse qui se rapproche ont raison de nous.

Empreinte de My...


Feux de brousse à quelques mètres du gîte
Alors que la semaine précédent notre départ, j'avais écumé tous les lieux d'hébergement de la région (excepté les hôtels), c'est en tombant sur un article sur le gîte de My que j'avais laissé le charme agir et réservé. Le charme retombé, nous déclenchons le plan B. Nous voici à la recherche d'un hôtel, un soir de festival à 19 heures et 5 minutes. Le premier motel est fermé et nous supposons complet, puis je me souviens d'un hôtel face à la plage, les derniers clients ne sont pas arrivés et nous obtenons la studette, équipée de 3 lits individuels, type camp militaire ou hôpital au choix, d'un frigo, d'un micro-ondes, d'une télé et du wifi. Et surtout des prises électriques nous permettant de recharger téléphones et appareils-photo et de pouvoir enfin donner signe de vie.

Tabouret de bar du snack
Un petit tour au snack à l'entrée du village (oui car ici en dehors de Nouméa, toutes les autres villes de la Calédonie sont appelés ainsi) nous rassasie autour d'une assiette de tazar, la première parmi trop d'autres par la suite. C'était ensuite sans compter sur l'irruption de l'alcoolique du coin venu réclamer une portion de ruiiiii, ivre mort. Après cette sacrée soirée, c'est bienheureux dans notre chambrette que nous nous endormons pour une nuit un peu plus calme.

jeudi 5 janvier 2012

Tour de la Grande Terre - 1er jour

De bon matin, nous prenons possession de la location du véhicule, un petit bisou au courageux travailleur et nous voici en route pour une centaine de kilomètres qui nous permettra de rejoindre notre premier point de chute.

Cette petite étape devait nous permettre de découvrir les environs de la Foa et le site de Ouano, de dîner chez Marie-Georgette (table d'hôte qui figure sur le passeport gourmand) et de passer la nuit en camping chez elle, à la tribu de Oua-Tom.

Nous prenons par la route, celle qui mène aux pétroglyphes de Katiramona, ces symboles gravés dans la pierre. En voici d'autres que Christophe a découvert, un peu plus loin que le point d'observation, en marchant dans le creek.




Sachant la plage de Ouano équipée pour faire un barbecue et le magasin Emilie fournie en bonnes brochettes, nous nous rendons faire des courses à la Foa pour ce midi. Ce sera entrecôtes, chips, poivrons et papaye en dessert. La plage de Ouano est déserte, la marée est basse et c'est un jour de grand vent.


Un groupe d'enfants mélanésiens, qui ramassent des coquillages, vient à notre rencontre pour discuter, ils ont les mains pleines de sauteurs, nous en ramassons quelques uns avec eux et ils nous expliquent comment les cuire pour les manger, nous en prenons deux pour goûter. Nous peinons à allumer le feu mais c'est sans compter sur notre ténacité due à nos estomacs qui commencent à crier famine.



Une fois le déjeuner avalé, l'après-midi est consacrée à une visite des environs avant de rejoindre notre point de campement. Premier site sélectionné sur un des 3 guides qui nous accompagnent : les vestiges du Camp Brun, bagne créé par l'administration pénitentiaire en 1876 et fermé en 1895. Les ruines ne sont ni indiquées, ni entretenues et c'est à force de tourner autour et d'avoir fini par demander notre chemin que nous apprenons que la propriété sur laquelle se trouve le Camp a été vendue et que le lieu est maintenant privé. Le propriétaire nous donne l'autorisation d'aller jeter un coup d'oeil au fond de son jardin pour y voir "3 cailloux", la brousse a envahi les lieux et c'est en fouillant qu'on peut reconnaître des restes de fondations, des anneaux d'acier rouillés auxquels étaient enchaînés les bagnards et trois puits indiqués par une pancarte signalant le danger et entourés d'un grillage.



Quelque peu déçus de notre découverte, nous n'en sommes pas moins ravis d'avoir pu visiter les lieux, beaucoup de sites sélectionnés avant notre périple ne seront malheureusement pas accessibles ou carrément introuvables.

Nous retournons à La Foa pour aller flâner dans le parc public de la place Georges Guillermet orné de palmiers endémiques, d'un carrousel, de monuments, d'un kiosque à musique et de sculptures monumentales réalisées par des artistes locaux.

C'est en fin d'après-midi, alors que le ciel se couvre que nous nous rendons à la tribu de Oua Tom afin de planter notre tente dans le jardin de Marie-Georgette qui nous accueille chez elle pour la nuit. Alors que le décalage horaire commence à se faire sentir pour Christophe, j'installe notre campement et bouquine jusqu'au dîner où Marie-Georgette nous a mitonné un bougna (spécialité kanak) au poulet.

Le sommeil a été léger dans la mesure où une quinzaine de coqs qui peuplent la vallée se sont égosillés toute la nuit alors que le jour ne s'était même pas encore levé. C'est ça aussi le charme du camping en tribu.