C'est comme des coqs en pâte que nous abordons cette nouvelle journée. Et oui, en passant la nuit dans un bungalow de luxe avec wifi - tv et eau chaude, que vouloir de plus.
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Heureux le frangin |
Donc nous prenons congés du Malabou et retournons chez Séraphin pour petit-déjeuner. Et là, on trouve Madame en train de faire la vaisselle, elle avait apparemment tout simplement oublié que nous devions revenir.
Et pour finir, personne ne nous attendait non plus pour régler la note. Séraphin avait définitivement déserté les lieux, nous ne l'avons plus revu et après avoir patienté une demi-heure, nous avons été voir sa femme pour nous acquitter de notre dû.
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Bénitier |
Direction Koumac, nous ne traînons pas, nous devons redescendre une bonne partie de la Côte Ouest pour rejoindre Luc en milieu d'après-midi à Pouembout afin de nous rendre ensemble à la Ferme Paddock de la Boutana pour une rencontre avec les broussards.
Nous sommes attendus pour 16 heures pour une balade en 4x4 sur la propriété. La ferme n'est pas facile à trouver, nous traversons plusieurs creeks avant de nous présenter légèrement en retard. Nous sautons donc dans la benne à peine arrivés.
Nous voici en chemin, loin de nous douter de ce qui nous attend. Nous savions que nous allions voir des cerfs. Moi, j'imaginais une sorte de safari photo, nous avons vite remballé le matériel en s'accrochant comme nous le pouvions.
Mais avant les cerfs, il y a eu l'histoire avec les problèmes causés par une vieille mine désaffectée située en amont de la ferme de Bernard, construite sur une propriété de plus de 600 hectares de terrain mais juste à côté de la rivière qui déborde à chaque tempête ou à chaque gros orage, charriant toute la boue de la montagne dans son salon. Nous nous demandons encore pourquoi ne pas avoir choisi de construire sa ferme dans les hauteurs. Bernard se bat depuis une vingtaine d'année contre la société qui a exploité cette mine mais c'est un peu l'histoire d'Hercule contre Goliath sauf qu'ici Hercule ne gagnera certainement pas et à croire que sa vie n'aurait plus aucun sens sans tout ça.
Bref, après nombre d'arrêt pour nous montrer la ravine sous tous les angles et le lit de la rivière avant, pendant et après les dégâts, nous réussissons quand même à avoir un premier contact avec les cervidés, ils sont très sauvages et la couleur de leur robe rend difficile de les visualiser à travers les arbres. La balade est périlleuse, le chemin est à peine plus large que le 4x4, ça glisse par endroit, ça monte et ça descend, c'est bien les montagnes russes à la calédonienne.
Nous prenons l'apéro autour d'un bon feu de camp, le repas débute par du carpaccio de cerf et s'anime autour de discutions anti-sln (la fameuse Société Le Nickel qui exploite la plupart des mines en Calédonie), anti-fonctionnaires et j'en passe. Nous nous faisons donc passer pour des employés de la SLN, histoire de rigoler un peu...